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Mon nom est Maÿline et cela fait maintenant 2 ans que je fais partie d’Ensemble Pour l’Emploi en tant qu’animatrice du Groupement de Créateurs. Lors de mon stage de fin d’année de Master, j’ai eu l’occasion de découvrir l’accompagnement à l’émergence de projet et c’est donc tout naturellement que j’ai désiré poursuivre mon parcours professionnel dans ce domaine. Mes missions sont hybrides : j’accompagne les publics vers la création d’une activité et je conçois des projets en ce sens.
Vous vous demandez sûrement ce qu’est le Groupement de Créateurs de Seine-Saint-Denis ? Nous faisons partie d’un réseau national de 32 Groupements de Créateurs, chacun localisé sur un territoire différent. Il s’agit d’un dispositif d’insertion professionnelle qui s’appuie sur l’envie d’entreprendre, les rêves, les passions et les ambitions de chacun pour faire émerger les projets de création des personnes éloignées de l’emploi. Pour cela, un parcours d’émergence basé sur des ateliers collectifs et un suivi individuel leur est proposé et ce, quel que soit leur âge ou niveau de formation. Une pédagogie adaptée permet aux personnes accompagnées, les porteurs de projet, de développer des compétences tout en se remobilisant sur un parcours d’insertion, de formation ou de création.
Les sollicitations du public étant de plus en plus nombreuses, l’équipe du Groupement de Créateurs s’est enrichie de deux nouveaux collaborateurs, passant désormais de trois à cinq salariés. A sa tête, vous trouverez Lucie, notre coordinatrice. C’est le pilier du Groupement puisque c’est elle qui donne les lignes directrices à suivre. Au quotidien, elle est en charge de suivre le suivi financier du dispositif et de veiller aux appels à projets et d’y répondre afin que le Groupement de Créateurs puisse obtenir des financements et subventions. Elle met en place la stratégie du dispositif et veille à la réalisation des actions et l’atteinte des objectifs. Elle nous accompagne dans la réalisation de nos missions.
En tant qu’animatrice, on ne peut pas dire que mes journées se ressemblent tant mes missions et lieux d’exercices sont nombreux. Heureusement, je suis bien entourée ! Au total, nous sommes trois animateurs au sein de l’équipe. À mes côtés, se trouvent Haïkel qui a pris ses fonctions en même temps que moi et Charline, qui ensuite nous a rejoint à l’automne 2020. Au quotidien, nous nous sommes répartis le département par villes. Nos missions sont divisées en trois phases :• Sensibilisation, où nous allons sur le terrain à la rencontre du public avec pour objectif de susciter l’envie d’entreprendre au sens large et l’esprit d’initiative;• Émergence, qui consiste en un accompagnement sur-mesure qui dure en moyenne entre deux et six mois ;• Formation Entrepreneur-TPE, où nous mettons en place la formation, intervenons en tant qu’enseignants et accompagnons les étudiants tout au long des six mois.
On nous appelle animateurs mais en réalité, nos casquettes sont nombreuses. Nous jouons également le rôle de facilitateurs puisqu’à l’issue de notre accompagnement, nous facilitons l’accès aux autres dispositifs de la création d’activité.
Sans oublier Fayrouz, qui quant à elle est alternante chargée du volet « événementiel et communication ». Elle mobilise et coordonne les partenaires lors des événements, mobilise le public, rédige des contenus, crée des supports visuels et gère une partie des réseaux sociaux du Groupement de Créateurs.
LE PARCOURS DE BENJAMIN
Benjamin m’est orienté par mes collègues après avoir exprimé auprès d’eux son intérêt pour l’aventure entrepreneuriale pendant son parcours PLIE.
Je lui propose un premier rendez-vous individuel afin lui présenter le dispositif, l’accompagnement que nous pouvons lui proposer ainsi que la pédagogie de projet adoptée. Aussitôt validé, Benjamin peut enfin démarrer son parcours d’émergence qui lui permettra de passer de l’idée au projet. Ce parcours est composé à la fois d’entretiens individuels et d’ateliers collectifs sur différentes thématiques, à savoir :
• La connaissance de soi : qui permet à Benjamin de faire un point sur ses compétences, ses atouts, ses faiblesses et ainsi de vérifier que son projet et en parfaite adéquation avec sa propre avec sa propre personne ;
• La définition de l’idée pour passer de l’oral à l’écrit et structure son projet ;
• L’environnement de son projet où il fera une première approche des éléments de l’étude de marché (secteur d’activité, marché, concurrence, clientèle) ;
• Le pitch : à l’aide d’une coach, Benjamin apprend à présenter oralement son projet de façon efficace, concise et convaincante.
Entre chacun de ces ateliers, je le reçois en rendez-vous individuel afin de faire le point sur l’avancée de son livret pédagogique, outil précieux qui le guidera tout au long de parcours et qui lui permettra de valider sa phase d’émergence.Benjamin ayant participé à l’ensemble des actions proposées par le Groupement et ayant finalisé son livret pédagogique, je le reçois une dernière fois afin de faire le bilan et de formaliser la fin de son accompagnement.Tous les objectifs du Groupement sont atteints puisque Benjamin a su développer de nouvelles compétences, gagner en autonomie et le travail qu’il a fourni lui a permis de confirmer son désir de création. A ce stade, mon rôle en tant qu’animatrice est de l’accompagner également vers la poursuite de son parcours de création. Je lui propose alors différents dispositifs de la création d’activité qui me semblent pertinents pour la poursuite de son projet mais Benjamin, désireux de se former, émet son souhaite de candidater à la Formation Entrepreneur-TPE. Maintenant que son idée tient la route, il exprime certaines craintes telles que la peur de se lancer seul, de ne pas pouvoir gérer les différentes casquettes, notamment celle de la gestion comptable et financière et pense que cette formation lui permettrait de consolider et développer ses compétences en gestion d’entreprise.
L’année 2020, quelle année ! Pour les porteurs de projet, il fut challengeant de se projeter dans la création d’activité dans un contexte économique incertain. Notre rôle fut de les aider à se recentrer sur leur projet et de continuer à travailler dessus malgré la crise, afin d’être prêt à se lancer à la sortie de cette dernière.
Notre principale mission dans un premier temps a donc été de maintenir le lien avec ces personnes, les écouter et les soutenir, et de faire notre possible pour que ces dernières continuent de se mobiliser sur leur projet, bien que le futur soit incertain.
Cela nous a donc amenés dans un second temps à nous réinventer et faire preuve de créativité.
Pour pallier notre sensibilisation terrain habituelle, nous avons misé sur une sensibilisation digitale axée sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram et Linkedin. Ces canaux ont permis de maintenir la visibilité de nos actions mais n’ont pas toujours atteint notre cible, nos publics habituels présentant déjà des problématiques d’illectronisme.
Dans notre accompagnement, nous avons imaginé de nouvelles façons de travailler. Habitués à recevoir le public en personne, nous sommes passés à un accompagnement par téléphone ou en visioconférence. L’utilisation de leur livret pédagogique a été réinventée en proposant différents outils collaboratifs en ligne, pour celles et ceux qui le pouvaient. Nous nous sommes adaptés à chacun en fonction de son équipement de travail et de ses compétences ou non en informatique et numérique.
Nous avons aussi œuvré, en lien avec le PLIE et le Département de la Seine-Saint-Denis, pour outiller en équipement informatique ou téléphonique certains porteurs de projet.
La plupart des ateliers collectifs ont également été retravaillés pour être proposés en format visioconférence. Tous les supports ont été raccourcis, rendus plus interactifs et ludiques pour faciliter la compréhension de chacun. En 2020, plus du tiers des ateliers ont finalement été proposés en distanciel.
Enfin, la formation Entrepreneur-TPE a entièrement basculé en distanciel : tous les enseignements ont été réalisés en visioconférence, l’accompagnement individuel a été renforcé pour accompagner les étudiants dans cette situation inédite et stressante, et pour la première fois dans l’histoire du DUCA en Seine-Saint-Denis, le stage de cinq semaines a été remplacé par une étude de cas. L’équipe a déployé toute son énergie dans le suivi et le maintien du groupe.
La pandémie s’est révélée être un catalyseur de nombreuses innovations en termes de création d’outils et d’expérimentations de projets, mais elle a également suscité de nouvelles modalités de communication en interne au sein de l’équipe du Groupement de Créateurs, ainsi qu’à l’échelle du réseau. Depuis mars 2020, l’Association Nationale des Groupements de Créateurs (ANGC) a mis en place des cafés virtuels hebdomadaires pour échanger sur les pratiques et les projets des Groupements, des rendez-vous qui se sont depuis pérennisés et ont permis de renforcer nos liens et collaborations.
L’équipe du Groupement de Créateurs ainsi que l’ensemble de la structure a su faire preuve d’une grande capacité d’adaptation, de communication et de solidarité. De nouveaux projets ont été mis en place. J’étais déjà convaincue que notre accompagnement était bénéfique mais cette épreuve a renforcé ma confiance en notre efficacité. Sachons garder le positif que nous avons su tirer de cette année et continuons ainsi !
Passionnée par la cuisine et en pleine reconversion professionnelle, je souhaite créer une marque d’épicerie fine alliant les saveurs des épices occidentales aux épices africaines. Ayant déjà l’idée du projet mais manquant de confiance en moi et de vision à long terme, une voisine montreuilloise m’a gentiment parlé du Groupement des Créateurs.
Photos : © Joséphine Lefebvre
